Bref, j'ai fait des courses ...

Hier, au supermarché du coin où je m’étais rendue pour faire le plein de son d’avoine, j’ai assisté à une petite scène charmante. Alors qu'une mère de famille bien chargée (elle avait un énorme poupard d’environ 9 mois sur un bras et 3 paquets géants de céréales sur l’autre) venait de brailler à sa grande fille : "Bélinda, fonce me chercher des chips, les plus GROS sachets, hein !", la gamine, environ 17 ans, une importante surcharge pondérale, des boutons plein la gueule et cet air affable qui fait toute la grâce de l’adolescence, s’est contentée de répondre à sa maman, mais alors TRÈS fort :"Va te faire cuire le cul !"… Pardon ? !!! De stupeur j’ai failli me laisser choir au milieu de mes pots de Skyr.
Le conseil de la petite Bélinda (qui n’avait pas les yeux bleus) (mais qui avait le front bas) me semblait en effet bien peu judicieux : sa maman, très court vêtue, appartenait visiblement à cette catégorie de dames qui n’ont pas peur de s’enrhumer la salle des fêtes (oui, une chaudasse !) Si bien que la recommandation de notre adolescente à une mère déjà probablement obligée d’enfiler des maniques pour pouvoir ôter sa culotte sans courir le risque de se brûler gravement était limite dangereuse ... Mais bon, que voulez-vous, on n’est pas sérieux quand on a 17 ans !
Y'a plus d'éducation (y compris en termes d'alimentation), ma bonne dame !
Je me suis éloignée, à la fois abasourdie et poussée aux fesses par le chariot d’une vieille qui clamait alentours : "Tout de même, il y a des paires de claques qui se perdent !" Mais, à ce stade de mon aventure, j’étais loin d’être au bout de mes surprises. En effet, au moment de régler mes achats, j’ai pu constater :
1/ Que c’était mon jour de chance, car -Bonheur ! Joie !-, mon chariot était venu se glisser juste derrière celui de la famille de la jeune Bélinda - laquelle s’ingéniait à vouloir apaiser son petit frère à grands renforts de coups de paquet de nonnettes sauvagement appliqués sur le sommet du crâne... sans succès puisque le lardon continuait à pousser des cris de goret qu’on égorge.
2/ Que les gens ne manquent pas de bon sens. Ainsi, pour calmer les hululements de sa progéniture en détresse, la maman de Bélinda a extirpé de son sac un biberon vide, elle l’a rempli de coca-cola (!), et elle l’a fermement fourré dans la bouche du poupard. Le mignon chéri t’a vidé ça cul-sec, comme un homme, avant de se remettre à brailler pour exiger une deuxième tournée.
J’ai jeté un œil désabusé sur le contenu du chariot de cette maman un tantinet dépassée : bonbons de toutes sortes, divers sodas, sirops, paquets de céréales et de chips, snacking, cordons bleus, plats industriels en veux-tu, en voilà… Bien. (Façon de parler). LE sans faute !
Et maintenant qui est responsable de ces choix judicieux ?
J'aurais tendance à répondre la Crise, celle qui engendre la Misère aux abois, et qui permet aux sans vergogne de l'industrie agroalimentaire de s'en mettre plein les fouilles en proposant, souvent à prix discount, le plus grand nombre possible d'aliments ultra-transformés.
Ces AUT (aliments ultra-transformés) constituent désormais la moitié des produits présents dans les supermarchés français, et représentent environ un tiers des calories que nous ingérons. Or, toutes les études récentes démontrent que, non contente d'être directement responsable de l’inflation de l’obésité, cette surconsommation d’AUT affecte des individus de plus en plus jeunes.
Les chercheurs viennent également de faire le lien entre aliments ultra-transformés et risques accrus de cancers… En cause, les excès de sucre et de matières grasses présents dans ces produits, mais pas seulement. Car, contrairement à ce que d'aucuns voudraient bien nous faire avaler, les produits dits "diététiques" ne sont pas plus innocents que les autres. Du coup, il faut beaucoup d'audace pour les faire passer pour des "alicaments". Certes, les candidats à la minceur se voient proposer des barres protéinées, des pépites de céréales ou bien encore des biscuits sans sucres ajoutés, ni farine blanche (le fameux NISUFA, dont je reviendrai vous parler plus tard), mais hélas ces produits "allégés" réunissent tous les marqueurs de l'ultra-transformation : protéines de lait, de lactosérum, de blé, sans oublier de nombreux additifs : édulcorants, émulsifiants, arômes artificiels, etc… Prenons les produits de marque Dukan : presque tous ont obtenu un score NOVA 4. Pour ceux qui l'ignoreraient, la classification NOVA assigne un groupe aux produits alimentaires en fonction du degré de transformation qu'ils ont subi, la note la plus haute - soit la pire - étant le 4. Le seul produit Dukan qui tire son épingle du jeu par rapport au score NOVA est le cacao à 1%. Le Doc affirme que ce produit phare de sa marque provient de chez Barry Callebaut et qu'il est estampillé "Commerce équitable". Mais Pierre Dukan n'a pas souhaité afficher cette précieuse information sur ses packaging par "souci de modestie" (sic).
Un retour en arrière est-il vraiment impensable ?
Dans son dernier article consacré au Nutriscore, Mr Dukan écrit : "Quand vous faites vos courses dans un supermarché, favorisez ceux qui ont le courage de jouer la transparence et pénalisez ceux qui se cachent et qui, par-là, signent leur crainte d’afficher leurs recettes et leur composition". Du coup, je vous laisse imaginer ma stupeur lorsque j'ai vu le Docteur Dukan sortir de ses gonds, menaçant de m'exclure de sa page, simplement parce que je persistais à l'interroger au sujet de la provenance de certains produits de sa gamme classique tels que le son d'avoine non Bio, le chocolat estampillé "adapté aux végétariens", ou bien encore l'édulcorant Maltitol...
Enfin, quand j'ai fait allusion à la classification NOVA peu flatteuse pour ses produits, Pierre Dukan m'a fait cette réponse superbe : "Aujourd'hui, nul n'a le pouvoir de revenir aux cavernes ni même au Larzac. Nous vivons dans un monde gouverné par l'économie, la production et la consommation. Nous sommes tous sur un bateau et, sauf à sauter à la mer, nous devons essayer de tirer le meilleur parti de cette périlleuse navigation"... <= avec des arguments aussi béton, ont fait une Comédie Musicale comme on veut ! Car, contrairement à ce qu'affirme Pierre Dukan, nous pouvons encore agir sans avoir à opérer un retour au temps des Cavernes. Nous avons, en effet, les moyens d'obliger les capitaines de vaisseaux de l'industrie de l'agroalimentaire à changer de cap.
Les pouvoirs publics s'y emploient : les objectifs de la politique nutritionnelle de santé publique en France pour 2018-2022 visent à réduire de 20 % la consommation des aliments ultra-transformés du groupe 4. Et le grand public n'est pas en reste : sous la pression des consommateurs, bon nombre d'industriels ont commencé à reformuler leurs produits pour les rendre plus sains. Ainsi, il y a quelques jours, le groupe Intermarché a annoncé qu'il allait retirer 142 additifs de 900 produits de marque distributeur d'ici 2021, afin d'obtenir une meilleure note sur les applications qui donnent les compositions des produits alimentaires, telles que la base de données collaborative Open Food Facts.
Nous pouvons tous agir à notre niveau et veiller à notre propre santé. Je vous soumets, ci-dessous, un lien qui mentionne différentes applications qui vous permettront d'être informés sur la qualité nutritionnelle des produits que vous consommez, de privilégier une alimentation durable, ou bien encore de limiter le gaspillage alimentaire. Cliquez sur "Le Point sur la Table"... Et prenez soin de vous.

Dukan Bio et ... Bien plus !   >

Et en avant les Dukâneries !

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