"Bien faire, et se tenir en joie"... Poke Spinoza !

Dis-nous Kiki, comment est né ton blog ? <= Mère Castor, raconte-nous une histoire !
Ok. Il y a quelques années, de mémoire je dirais que c’était au printemps 2011, cinq de mes amies rondelettes et moi-même avons décidé de nous lancer dans l’aventure Dukan pour perdre du poids (oui, si ça avait été pour jouer aux échecs, nous aurions plutôt opté pour la méthode Karpov, bien vu Nadine !... mais merci de ne plus m’interrompre).
A l’époque, le Doc commençait déjà à être vilainement montré du doigt. Cependant, après avoir examiné plusieurs « méthodes minceur », nous avons convenu que celle de ce nutritionniste de renom (quoiqu’en pleine tourmente) était de loin la moins fantaisiste : elle nous offrait un cadre construit, une liste précise d’aliments et différentes phases à respecter pour pouvoir atteindre le Graal de la fonte du gras. Va pour le régime Dukan, donc ! <= Car à l’époque il était encore possible de prononcer le mot « régime » sans être menacé de fusillade ou de pendaison par la bien-pensance, mais bref…
Avec mes copines nous sommes allées sur le site du Doc calculer nos "justes poids", puis nous nous sommes plongées dans la lecture de "Je ne sais pas maigrir"avant de choisir une date de démarrage commune. Enfin, comme nous n’habitions pas la même ville, j’ai monté un petit blog privé sur la plateforme Blogger. Nous n’étions que 6 à avoir accès à mes pages riantes, mais « Kiki Kiffe Dukan » venait de naître. Cet outil, qui devait à la base nous permettre d’échanger entre deux fous rires nos meilleures recettes à base de son d’avoine et de Protifar, nous est vite devenu indispensable : chaque soir, nous nous retrouvions sur place pour narrer aux 5 autres nos petites expériences drolatiques (nous faisions ça en commentaires. J’ai tout effacé, ce qui est bien dommage pour vous, parce que c’était vraiment très amusant… mais bon, ce n’était pas très sérieux.)

Gros redressement alimentaire pour moi

De toutes, j’aurais dû, à priori, être la plus détendue, puisque je n’avais "que" 12 kilos à perdre (contre, par exemple, 36 kg pour Fathia, 29 pour Pat, ou bien encore 24 pour Béa), mais je savais que j’étais, de loin, celle qui avait le plus besoin d’un "redressement alimentaire". Je m’explique : contrairement aux copines qui, pour certaines s’étaient toujours connues rondelettes, ou qui avaient pris du poids suite à plusieurs grossesses ou à une vacherie de la vie, pour ma part, paradoxalement, j’avais grossi en oubliant de m’alimenter. Autrement dit, plongée dans de gros bouquins, dans mon boulot, ou dans quelques passionnantes recherches, il m’arrivait très souvent de faire l’impasse sur les repas (grosse perte de temps !!!), pour finir la tête dans le frigo, sur le coup des 23 heures, afin d’avaler vite fait-mal fait, n’importe quoi: sandwichs fromages/charcutailles/mayo indus, ou bien glace Haagen-machin et reste de frites froides … <= Inutile de vous faire un dessin j’imagine ? C’est pourquoi, sur les 6 amies embarquées dans l’aventure, je suis celle qui s’est plongée dans la méthode du Docteur Dukan avec le plus de rigueur. Je devais en effet réapprendre à m’alimenter (et à cuisiner) (jusque-là je laissais faire mon mari américain, folle que je suis!), mais je savais également que j’avais plutôt intérêt à me tenir en laisse. Traduction : les bonnes fées qui se sont penchées sur mon berceau ne m’ayant pas pleuré la dose de fantaisie, sur les 6 nouvelles adeptes du régime du Doc que nous formions, je n’ignorais pas que j’étais la plus susceptible de partir en cacahuètes… Résultat : zéro toléré et tolérance zéro pour moi.
Bien mieux : les copines avaient décidé de me coller sous surveillance rapprochée en faisant apparaître virtuellement un nouveau personnage dans nos commentaires… Devinez qui ?... Le Docteur Dukan ! (<= mais "pour de rire", hein). Connaissant mon goût pour la jeunesse, mes amies avaient même carrément trouvé spirituel de me fiancer avec le Doc… Alors certes, les hommes de ma vie ont toujours eu, à minima, 25 ans de plus que moi, mais là, c'était un peu comme si je me tapais le père Fouras...

Quand rires et délires flirtent avec la réalité...

Comme mes copines et moi-même sommes facétieuses, selon l’humeur du jour, ou le degré d’engueulade que nous allions subir, nous affublions le Docteur Dukan d’un chapeau de gendarme ou d’une casquette de Capitaine de Croisière… Nous étions un peu en avance, mais bien en deçà de la réalité puisque, même dans nos plus beaux délires, nous n’avons jamais songé à coller une casquette de Chef de gare sur la tête de Mr Dukan. Aussi, je vous laisse imaginer ma stupeur mêlée de joie en découvrant le beau montage photo du petit train sur la page facebook "Maigrir ensemble avec Pierre Dukan" ! <= Voici bien la preuve que la réalité peut s’avérer beaucoup plus belle que l’imagination…
Autre coïncidence rigolote, une fois par semaine, je faisais apparaître le Doc qui, coiffé d'un chapeau de gendarme, battait le rappel des troupes, manière de vérifier si la Croisière ne s’amusait pas trop… Bref, avec les copines nous nous alignions en rang d’oignon pour annoncer les chiffres de la fonte (et les vieilles excuses glandouillardes qui vont parfois avec : période rouge et compagnie) … ça ne vous rappelle rien ?!!!
En cas de "craquage", le faux Doc pourrissait copieusement la fautive, genre : "Pardon Fathia ?!!! Ai-je bien lu ?!!! Vous avez boulotté 100 grammes de fraises !!!! A genoux ! Sur du verre pilé ! Vous connaissez le tarif : 50 coups de fouets et vous me réciterez les deux premiers versets de « Je ne sais pas maigrir », non mais !"
Bon à savoir : pour ma part, je n’ai jamais été grondée (une grande première dans ma vie de rebelle !!!), parce que moi, j’étais TROP sage #kikiestunegrossefayotte …

Pierre Dukan? Mon nouveau Seigneur et Maître...

De leur côté, mes amies s’autorisaient tranquilou bilou, par-ci par-là, quelques fruits ou certains aliments strictement interdits à l’époque, mais tolérés aujourd’hui. Elles avaient néanmoins convenu entre elles de ne s’offrir ces petits plaisirs que certains jours, si bien que je serais tentée de dire qu’elles avaient quasiment inventé la méthode de "L’Escalier nutritionnel" avant l’heure.
Enfin pour se foutre de moi, qui défendais bec et ongles la pensée profonde du Doc, ces cinq hyènes puantes plaçaient assez souvent sur les pages de mon blog la chanson "My Sweet Lord" de George Harrison, laissant entendre par là que je pliais ENFIN l’échine devant un Seigneur et Maître… La soumission étant bien mon truc, je poussais des petits hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii d’exaspération avant de me lancer dans des danses sauvages en entonnant à pleins poumons la chanson "Giovanna e Angiolino" de Roby Santini. À chaque reprise du refrain "Ma vaffanculo... Ma quanto sei ignorante, insensibile e arrogante!", je tapais violemment contre un coin de table le bouquin "Je ne sais pas maigrir" (côté pile, là où figure la photo du Docteur Dukan...) Fort heureusement (pour mon mobilier), cette originale méthode de relaxation soufflée par le Dalaï-lama en personne suffisait à me calmer. Tout ceci pour dire que nous avons vraiment bien rigolé, avec mes copines !

Qui veut entrer dans la ronde folle ?

En revanche, je menais mes petits essais culinaires avec un sérieux digne d’éloges. Contrairement à certains machins imbouffables trouvés dans le livre de pâtisserie Dukan, chacune des recettes publiées sur ce blog a réellement été testée par de grosses gourmandes. Bref, je me suis efforcée de bien faire, tout en me tenant en joie. Si tout ceci peut servir à d’autres, c’est tant mieux.
Faisons maintenant le bilan : en quelques mois, mes amies et moi-même avons toutes dégommé les kilos que nous avions à perdre. Huit ans après, sur les 6 copines embarquées dans l’aventure, une seule a repris du poids : celle qui s’était appliquée la méthode traditionnelle de la façon la plus rigide qui soit, c’est-à-dire moi.
J’ai conservé les bonnes habitudes culinaires prisent en dukanant : par exemple, mes oignons ne sont plus jamais frits dans 15 litres d’huile, la peau du poulet est impitoyablement éliminée, toutes mes vinaigrettes sont light, j’utilise volontiers du tofu, je fabrique moi-même mes fromages hyper allégés (call me Belle des Champs), j’aime le porridge au son d’avoine, etc, etc… Bref, j’ai réussi le pari de mon redressement alimentaire.
Du coup, qu’est-ce que je fais là, me diras-tu ?... Si, si, tu allais le dire : je te connais ! Il y a quelques mois, j’ai essuyé le décès de quelqu’un de très proche. Dans la foulée, j’ai déménagé, puis emménagé dans une nouvelle ville, je me suis lancée dans des travaux dans ma nouvelle kasbah qui dépote trop, et j’ai accepté plein de missions de boulot pour pouvoir m’offrir une belle maison dans le Sud avec piscine, dépendances, tourelles, etc… En parallèle, faute de temps, je me suis sauvagement lâchée sur la pizza et sur le plat indus dégueu (mais bien pratique) … Le résultat ne s’est pas fait attendre + 10 kg au compteur ! Que voulais-tu que je fasse ? J’ai remis mon blog en ligne, je l’ai ouvert au plus grand nombre, parce que je ne sais pas rire seule, et… c’est reparti pour un tour de valse ! Qui veut entrer dans la ronde (si je puis dire…) avec moi ?

Mangez sain ! C'est un ordre !  >

Et en avant les Dukâneries !

Toutes mes Dukâneries

Le GROS Journal

Bouge ton cucul !